RAYON LIVRES

Roman Sentchine: Les Eltychev, Les Editions Noir sur Blanc, 2013

Traduit du russe par Maud Mabillard

Roman réaliste, voire hyperréaliste, Les Eltychev raconte la déchéance et la chute d’une famille russe ordinaire. Il est vrai qu’ils ne tombent pas de très haut… Le père, Nikolaï, est policier dans le chef-lieu de la province ; sa femme, Valentina, a péniblement réussi à s’extraire de son hameau perdu. Un de leurs fils est en prison, l’autre est un bon à rien. Suite à une bavure, Nikolaï est radié de la police et doit rendre son appartement de fonction. La famille décide de partir s’installer dans le village où a grandi Valentina, à 50 kilomètres de la ville. Dans une atmosphère minée par l’alcool et l’absence de travail, les Eltychev passent l’hiver comme engourdis. Le printemps leur amènera quelques bribes d’espoir, vite envolées.

« Dans son superbe roman Les Eltychev, Roman Sentchine raconte l’agonie d’une famille russe ordinaire, oppressée par les nouvelles conditions économiques. Preuve qu’un roman peut, sur le thème de la dégradation sociale, devenir un excellent cru littéraire. » Pavel Basinski, Rossiïskaïa Gazeta

Continuant la tradition littéraire russe du XIXe siècle, Sentchine nous raconte une épopée familiale de province, la lente déchéance d’une famille russe. Dans un style simple et inexorable, l’auteur décrit la tragique réalité, marquée par la pauvreté, l’absence d’espoir et la perte des valeurs morales, de la vie dans les villages russes d’aujourd’hui. Une implacable peinture sociale de notre temps.


Roman Sentchine est né en 1971, dans la république de Touva. En 1993, sa famille doit quitter la ville et s’installe dans la région de Krasnoïarsk, dans une situation très précaire. Sentchine fait différents métiers avant de terminer des études à l’Institut de littérature en 2001. Il est considéré comme l’un des représentants du nouveau réalisme russe. Ses romans (notamment Minus, traduit en anglais et en allemand ; Informatsia, paru en 2011) ont reçu un accueil enthousiaste du public russe, et ont été récompensés par de nombreux prix littéraires.


A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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