RAYON LIVRES

Geneviève Piron : «Léon Chestov, philosophe du déracinement», Editions l’Age d’Homme, 2010, 460 pp., 55 Frs

Cette étude d’une chercheuse de l’Université de Genève est publié avec le soutien de la Fondation Neva.

Léon Chestov (1866-1938) est une grande figure de la pensée existentielle. Derrière les présupposées rationnels, il dénonce une position métaphysique fondée sur la résignation. Pour lui, la véritable philosophie est révolte : elle naît de la conscience tragique. Opposant le malheur du «penseur privé» Job aux idées générales de Hegel, Chestov explore les pensées les plus incandescentes, les plus paradoxales, dissimulées derrière les systèmes des philosophes dans l’histoire. Ses «pérégrinations à travers les âmes» le conduisent à faire éclater la synthèse entre pensée grecque et judéo-chrétienne en retrouvant un pouvoir   caché dans les paroles bibliques. Au-delà des «évidences», il désigne une «seconde dimension de la pensée», liée à une liberté absolue, fondée en Dieu, pour qui «rien n’est impossible».

L’ouvrage de Geneviève Piron explore la genèse de cette pensée tragique, ancrée dans le XXe siècle et plus que jamais actuelle. Pour la première fois, on y voit réconciliées les deux «périodes» de l’œuvre du philosophe russe: son rattachement à «l’Age d’argent» dans la Russie du début du XXe siècle, et sa période de maturité, dans la France de l’entre-deux-guerres. Etudiant des matériaux d’archives inédites, l’auteur nous présente un nouveau visage du philosophe cultivant le mystère; et éclaire ses démarches de penseur, d’exégète et d’écrivain.

Cette étude, incontournable pour la connaissance de l’œuvre de Léon Chestov, intéressera aussi les amateurs de critique génétique, de culture russe, de philosophie.

Chez le même éditeur, de Léon Chestov :

Les commencements et les fins
Spéculation et révélation
Les grandes veilles
 

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

L'AFFICHE