RAYON LIVRES

Vladimir Pozner: Adieu aux illusions. Une vie entre la Russie et l’Amérique. Editions Noir sur Blanc, 2015

Traduit du russe par Anne-Marie Tatsis-Botton.

Dans Adieu aux illusions, Vladimir Pozner, éminent journaliste russo-américain, revient sur sa vie et sur son désenchantement face au pouvoir soviétique. Né à Paris, Pozner grandit à New York de parents émigrés, qui décident de retourner vivre en URSS en 1952, alors qu’il a 18 ans. Parfaitement bilingue, désireux à toute force d’appartenir à la culture russe, il découvre un autre monde, qu’il ne connaissait que dans les récits familiaux. Après des études à Moscou, il devient journaliste et, comme il le dit lui-même, « propagandiste soviétique ».

Adieu aux illusions a d’abord été publié en anglais en 1991 aux États-Unis. Près de vingt ans plus tard, l’auteur en a publié la version russe, enrichie d’ajouts et de commentaires en italique, qui profitent du recul historique de l’auteur. L’ouvrage devient rapidement un best-seller auprès du public russe, pour lequel il s’agit d’un point de vue à la fois extérieur et intérieur sur sa culture, sur sa politique et sur sa manière de fonctionner. Vladimir Pozner a été le témoin des grands événements de la deuxième moitié du vingtième siècle, et il a pu les observer depuis les deux côtés du Rideau de fer. Son regard acéré et malicieux, sa profondeur d’analyse, sa connaissance de la société russe et son ironie donnent à son livre un intérêt tout particulier.

 

Né en 1934 à Paris, d’un père russe émigré et d’une mère française, Vladimir Pozner grandit à New York. En 1948, suite à des ennuis avec le Bureau fédéral d’Investigation à cause des positions prosoviétiques de son père Vladimir Alexandrovitch Pozner, la famille quitte l’Amérique pour Berlin, avant de rejoindre l’URSS en 1952. Après des études de biologie à Moscou, Vladimir Pozner devient journaliste au KGB, puis pour plusieurs journaux et radios soviétiques. Il est régulièrement invité à s’exprimer sur les ondes américaines. Il commence à travailler pour la télévision américaine dans les années 1980, avant de partir vivre aux USA en 1991. Depuis 1997, il vit à Moscou, où il travaille comme journaliste indépendant. Son show télévisé, « Pozner », où il interviewe chaque semaine une personnalité du monde politique ou culturel, est suivi par des millions de téléspectateurs russes sur la Première chaîne.

Un très long monologue de Vladimir Pozner se trouve ici.

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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