RAYON LIVRES

Tomasz Kizny et Dominique Roynette : La Grande Terreur en URSS 1937-1938

Contributions de Nicolas Werth, Arseni Roguinski et Christian Caujolle. Préface de Sylvie Kauffmann. Traduit du polonais et du russe par Véronique Patte et Agnès Wisniewski.

En 1937, année du 20ème anniversaire de la révolution d’Octobre, les répressions de la « Grande Terreur » atteignirent un pic et s’étendirent à tout le territoire de l’URSS. En deux ans 1,7 million de personnes furent arrêtées au motif de crimes contre l’Etat, et 750 000 furent exécutées (en moyenne 1000 exécutions par jour). Les victimes furent enterrées dans les fosses communes longtemps tenues secrètes ; leurs familles n’apprirent souvent leur exécution que les années plus tard.

A partir des années 1960, les informations commencèrent à filtrer sur les événements, et des réhabilitations juridiques eurent lieu, mais jamais sous la forme d’une reconnaissance à l’échelle de la société entière. Le processus de mémoire n’a pas encore véritablement commencé en Russie. Le photographe Tomasz Kizny a entrepris de vastes recherches dans les archives du NKVD-KGB, en collaboration avec l’Association Memorial de Moscou, qui défend les droits de l’Homme en Russie.

L’ouvrage comporte plusieurs volets photographiques : une partie historique, présentant de bouleversants portraits de prisonnières, qui constitue une puissante accusation documentaire du totalitarisme soviétique ; et une partie contemporaine, avec des photos des lieux d’exécution et des témoignages des proches des victimes. Outre ceux de Tomasz Kizny, plusieurs texte de spécialistes éclairent les photographies.

A lire la critique d’Etienne Dumont ici.

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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