RAYON LIVRES

Natalia NAROTCHNITSKAÏA : Que reste-t-il de notre victoire? Russie-Occident : le malentendu, Ed. des Syrtes, 2008

Traduit du russe par Jacques Imbert.
Fort d’une émotion palpable, Que reste-t-il de notre victoire ? est un cri de désespoir du peuple russe qui se croit dépossédé de sa propre histoire.

L’auteur interpelle le lecteur sur le rôle de la Russie pendant la Seconde Guerre mondiale qui fut pour les Russes la « Grande Guerre patriotique ». Selon Natalia Narotchnitskaïa cette guerre a été le point de départ d’une croisade de l’Occident « démocratique » contre l’État soviétique « totalitaire » ; l’auteur fustige ainsi l’idée occidentale visant, selon elle, l’abaissement du peuple et de la nation russes. L’Occident ne combattait alors pas le communisme mais la renaissance de la Russie, car la guerre avait fait renaître un fort sentiment patriotique qui rendait la Russie dangereuse stratégiquement.

Dans cet essai polémique, Narotchnitskaïa nous suggère de quitter un instant nos certitudes historiques pour observer d’un autre œil le théâtre des événements présents ou passés. Elle nous invite à revisiter l’histoire des relations russo-européennes, à affronter ce que nous ne voulons pas toujours voir. Afin, espère-t-elle, que nous comprenions la colère et le sentiment d’injustice qui la révoltent et qui animent avec elle bon nombre de ses compatriotes.

Une lecture nécessaire pour que puisse s’ouvrir un dialogue fécond dont dépend l’avenir des relations entre la Russie et l’Occident.


Natalia NAROTCHNITSKAÏA est historienne et philosophe, spécialiste en relations internationales. Elle a travaillé de 1982 à 1989 au secrétariat de l’ONU à New York. Ancienne députée de la Douma, elle reste une figure emblématique de la renaissance patriotique russe, dans toutes ses contradictions, ses inspirations et dans tous questionnements.

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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