RAYON LIVRES

Jean-Pierre Pastori. Renaissance des Ballets Russes. Editions Favre, Lausanne, 2009.

Printemps 1909. Les spectateurs du théâtre du Châtelet ouvrent des yeux émerveillés sur une révolution artistique qui marquera tout le siècle.
Une explosion de rythmes et de couleurs secoue un ballet devenu gris à force de routine. Réunie autour de Doaghilev, la génération montante des danseurs, chorégraphes, peintres et musiciens russes apporte l’éblouissante démonstration que la danse peut-être autre chose qu’un aimable divertissement.

Il ne s’agit plus d’offrir un écrin aux jolies ballerines. Les hommes sont désormais de la partie avec Nijinsky, Bolm, Fokine…  Mais surtout Serge Diaghilev convoque sur scène poètes, peintres et compositeurs de talent. Le meilleur de la Russie s’offre aux spectateurs parisiens. Cinq ans plus tard, toute auréolée des scandales du Sacre du printemps et de L’Après-midi d’un faune, la compagnie qui a emballé Monte-Carlo, Bruxelles, Londres, Berlin, Rome… est au sommet de sa gloire. Mais la déclaration de guerre brise net son élan. Danseurs mobilisés, voies de communication coupées, théâtres fermés.

En s’installant à Ouchy, le petit port de Lausanne, sur le Léman, Diaghilev tente le tout pour le tout. Ses danseurs sont dispersés aux quatre coins de l’Europe dévastée ? Il les fera chercher. Nijinsky est retenu à Budapest ? Il sollicitera l’intervention du roi d’Espagne et même du Pape. Il n’a plus d’argent ? Le Metropolitan Opera de New-York lui consentira des avances. C’est qu’une tournée outre-Atlantique est en vue. Avec le soutien de son ami Strawinsky qui est en train de composer Les Noces, il met tout en œuvre pour relancer l’une des plus fantastiques aventures artistiques des temps modernes. Ressuscités, mais désormais plus européens que russes, les Ballets de Diaghilev pourront déployer leurs fastes jusqu’en 1929.

Auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur la danse et son histoire, Jean Pierre Pastori évoque la vie quotidienne de Serge Diaghilev et de sa garde rapprochée (Massine, Stravinsky, Larionov, Gontcharova, Nijinsky, Ansermet…), leurs démêlés, les malentendus et les intrigues auxquels ils sont associés.

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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