RAYON LIVRES

Leonid Youzefovitch: La Route d’hiver, Iakoutie, 1922-1923. Editions Noir sur Blanc, mars 2020. 432 pages, 24 Euros/30 CHF

Traduit du russe par Marianne Gourg Antuszewicz.

À Saint-Pétersbourg, les bolcheviks ont déjà gagné la guerre civile. Mais dans l’extrême Est de la Russie, les Iakoutes ont décidé de tenter un dernier assaut contre l’Armée rouge. Les soldats dispersés de l’Armée blanche se sont retirés en Sibérie, dont le général Anatoli Pepeliaïev – poète à ses heures, défenseur de la justice et de la liberté. En 1922, Pepeliaïev met sur pied un détachement de volontaires pour soutenir l’insurrection des Iakoutes.

Son rival est le commandant de l’Armée rouge, Ivan Strod, anarchiste et futur écrivain à succès. Lui aussi est une figure énigmatique de la révolution de 1917. Les deux hommes, guidés par des idéaux très proches, sont devenus ennemis idéologiques par la force du destin.

Dans cet épisode méconnu de la guerre civile russe, Youzefovitch dépeint les passions humaines : l’amour et la souffrance individuelle qui se cachent derrière les idéologies, la soif de justice et de liberté, et l’ambivalence des personnages, tout à la fois oppresseurs et victimes. Au cœur du récit, la rivalité tragique des deux héros, dans les neiges de Sibérie, se révèle comme une histoire de vie, d’amour et de mort.

Leonid Youzefovitch est né à Moscou en 1947. Historien, il est l’auteur de nombreux ouvrages, notamment sur l’étiquette diplomatique dans l’ancienne Russie et sur le baron Ungern-Sternberg, le « dictateur de la Mongolie ». Il est connu du public russe pour ses quatre polars historiques mettant en scène le commissaire Poutiline, chef de la police du tsar à Saint-Pétersbourg. Trois volumes ont paru en français aux Éditions Noir sur Blanc : Le Costume d’Arlequin, La Maison de rendez-vous et Le Prince des vents. Ses livres ont fait l’objet de plusieurs adaptations en séries télévisées.

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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