RAYON LIVRES

La transition russe, vingt ans après. Sous la direction de Jacques SAPIR. Editions Les Syrtes, 2012.

Ce livre est disponible dans les librairies dès AUJOURD’HUI, le 26 janvier 2012.

Au-delà du choix d’un nouveau président, l'élection présidentielle russe de 2012 déterminera le modèle politique et économique de la Russie pour la prochaine décennie. Les questions qui dominent ce suffrage reflètent les peurs et les aspirations des citoyens et de l'élite dirigeante russe.

Jacques Sapir et trois économistes russes se sont penchés sur les changements économiques opérés depuis 1992 en Russie. Celle-ci est désormais intégrée dans l’économie mondiale, en continuant à se développer de manière autonome. La compréhension du processus de la transition – sans égal ni antécédents – est essentielle pour comprendre la Russie contemporaine.

On peut distinguer deux phases à ce changement systémique. La première a constitué une « expérimentation néolibérale » d’une extraordinaire violence, de janvier 1992 au printemps 1998, véritable « thérapie de choc », résultat d’une pensée radicale et sectaire. Le chaos qui s’ensuivit a ouvert la voie au jeu des intérêts et des appétits les plus exacerbés parmi les membres de l’entourage de Boris Eltsine. Le démembrement de l’État culmina avec les privatisations de 1996-1997 qui jouèrent un grand rôle dans la destruction de la légitimité de l’ordre social postsoviétique, déjà mis à mal par l’appauvrissement de la population.

Les conséquences sur l’économie furent désastreuses et aboutirent à la crise d’août 1998. Cette dernière, loin de signifier un effondrement du pays, lui offrit une deuxième chance : c’est la seconde phase de transition, produit des politiques mises en œuvre par Evgueni Primakov, Premier ministre de l’époque, et prolongé par les deux mandats de Vladimir Poutine.

La Russie a su saisir cette deuxième chance et développer un modèle de capitalisme à l’opposé du modèle néolibéral précédent. Ce qui engendra une forte croissance, propulsant la Russie au sein des économies émergentes les plus dynamiques.

Sous la direction éditoriale de Jacques Sapir, l’ouvrage est organisé en quatre chapitres, traitant chacun d’un aspect de cette transition.

Alexandre Nekipelov, vice-président de l’Académie des sciences de Russie et directeur de l’École d’économie de Moscou (MSE-MGU), analyse l’émergence des institutions dans l’économie russe, des perspectives de ré-institutionnalisation du pays.

Victor Ivanter, académicien et directeur de l’Institut de prévision de l’économie (Académie des sciences de Russie), étudie le cas des institutions financières et la création, chaotique, d’un système bancaire en Russie.

Dmitri Kouvaline, chef de département à l’Institut de prévision de l’économie (Académie des sciences de Russie), détaille les entreprises russes et leur transformation.

Jacques Sapir, directeur d’études à l’EHESS et directeur du CEMI-EHESS, analyse l’impact du discours occidental sur la transition et l’impact de la transition sur le socle théorique des économistes occidentaux. Parmi ses dernières publications: La Fin de l'eurolibéralisme, Seuil, 2006. Le Nouveau XXIe siècle, du siècle américain au retour des nations, Seuil, 2008. La Démondialisation,

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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