RAYON LIVRES

Alexandre Schmemann: Journal, Editions des Syrtes, 2009.

Document. Publié sous la direction de Nikita Struve. Traduit du russe par Anne Davidenkoff, Anne Kichilov et René Marichal
L’existence de ce journal n’a été révélée qu’après la mort du père Alexandre Schmemann, le 13 décembre 1983, lorsqu’on retrouva huit cahiers de notes dans son bureau du séminaire de Saint-Vladimir, à New York, dont il était le doyen.

Ces cahiers ne se bornent pas à enregistrer les activités quotidiennes du père Alexandre, ils prennent en compte son existence toute entière – ses idées, ses découvertes, ses rencontres (avec Soljenitsyne notamment), ses combats et ses frustrations. Ce journal étonne par son ampleur. Le père Alexandre y révèle la multiplicité et la diversité de ses champs d’intérêt, submergeant son lecteur par un nombre prodigieux de notes sur des ouvrages littéraires russes, français et américains. Il y parle également de la politique et des idées sociales du moment.

Ce matériel passionnant a été édité par sa femme en anglais en 2000 puis en Russie en 2005 où il a constitué un important événement culturel. Ce journal est une œuvre majeure pour l’Orthodoxie et pour l’Eucharistie, le lecteur français pourra ainsi découvrir la profonde foi du père Schmemann et sa haute teneur spirituelle. Mais il découvrira également un magnifique journal littéraire, dans la meilleure tradition du genre, digne de Paul Léautaud qu’Alexandre Schmemann admirait profondément.



Figure marquante de l’Orthodoxie dans la deuxième moitié du XXème siècle, le père Alexandre Schmemann (1921-1983) fut un homme d’Église d’une envergure exceptionnelle, à la fois missionnaire, historien, théologien et prédicateur. Formé à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge de Paris, il dirigea, à New York, le séminaire Saint-Vladimir. Né dans l’émigration, ayant vécu sa jeunesse en France, de culture russe autant que française, il n’a pas connu son pays d’origine, mais il lui est resté très attaché.

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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