RAYON LIVRES

Alix Brijatoff: "Tombes lointaines", Robert Laffont, 2009

Le destin tragique d'une femme dans la "Shoah par balles". Préface de Jacques Attali.

Alix Brijatoff a choisi cette phrase de Nikolaï Nekrassov  en tant qu’épigraphe pour son livre: «J’aurais voulu pleurer sur une tombe lointaine, celle où gît ma pauvre mère.»

Brocha Jankelevitch a été assassinée avec toute sa famille et 27 000 autres Juifs dans la fôret de Rumbala en Lettonie, au cours d’un des épisodes les plus atroces de la « Shoah par balles ». Soixante ans plus tard, Alix Brijatoff, petite-fille de Brocha, retisse le fil de cette tragédie, imaginant ce qu’aurait pu être le journal de sa grand-mère. Les petits riens qui émaillent le récit – les mots yiddish, russes, les recettes, chansons, blagues, superstitions, citations du Talmud, transmis comme sans le vouloir – sont le témoignage d’un monde perdu. Les histoires familiales, les descriptions tendres, pudiques, terriblement émouvantes font ressurgir la vie insouciante de Brocha et des siens. Jusqu’au drame implacable.


« Alix Brijatoff a fait ici un humble et magnifique travail ; son grand mérite est de faire revivre ces gens dans leur vie quotidienne, leurs passions, leurs peurs, leurs espoirs, de nous permettre de les suivre, de leur légèreté à leur mort. Sans fioritures. Sans théorie. Sans morale. Qu’auraient-ils dû faire au début de 1941? Qu’auraient-ils pu faire ? Se révolter ? Fuir ? … Il faut lire ce livre, en se demandant pas à pas si on aurait réagi autrement, si on avait su, avant eux, autrement qu’eux, échapper aux griffes du piège. »
                                                        Jacques Attali

Alix Brijatoff est conseiller en stratégie d’entreprise. Elle est aussi l’auteur de Passionnément singulier (2006, Denoël), La Torah racontée à mes petits-enfants, La Maison des anges (2007, Editions Pharaos).

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

L'AFFICHE