RAYON LIVRES

La prisonnière de la tour - Dédicaces I

En ouverture de ces Dédicaces I, les récits Conversation de salon (à Edgar Allan Poe) et De la vie des copeaux (à Georges Simenon) se lisent avec davantage de plaisir et d'intérêt. Sans doute en raison de leur brièveté. Et parce que le héros Eraste Fandorine est ici cueilli plus tôt dans sa carrière. Deux autres volumes sont prévus dans la même série, avec des nouvelles dédiées à Robert Van Gulik, Agatha Christie et Umberto Eco, entre autres. De quoi, malgré tout, piquer notre curiosité...
31 décembre 1899. Pour le détective russe Eraste Fandorine et son serviteur japonais Massa, le passage au siècle nouveau coïncide avec une aventure des plus étonnantes. Sur le chemin des fins limiers, le roi du travestissement, Arsène Lupin lui-même. Et dans le sillage de l'insaisissable voleur, Eraste Fandorine et Massa rencontrent leurs parfaits alter ego: Sherlock Holmes et son fidèle Docteur Watson!

Un jeu du chat et de la souris qui aurait pu tourner au match au sommet entre deux grands investigateurs de la littérature. Sauf que, une fois l'effet de cet étalage de noms passé, on s'ennuie ferme à la lecture de La prisonnière de la tour. Jadis maître du pastiche, Boris Akounine rend hommage à Maurice Leblanc avec une platitude rédhibitoire. Le style du prolifique écrivain russe imite le feuilleton, certes, mais ses personnages sont si caricaturaux, l'intrigue si terre à terre, que l'amateur de serial se retrouve privé de ce qui le tient en haleine dans ce genre de littérature policière: le rebondissement permanent. On est loin de la virtuosité formelle des premiers exploits de Fandorine, les romans Azazel et Le gambit turc.

Luca Sabbatini

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

L'AFFICHE