RAYON LIVRES

Les Frères Henkin. Photographes à Leningrad et à Berlin. Éditions Noir sur Blanc, 2019, 288 pages, 180 photographies en noir et blanc, 49 CHF

Préface de Gueorgui Pinkhassov. Textes de Daniel Girardin, Denis Maslov, Lorraine de Meaux et Olga Walther


Découverts par hasard dans l’appartement familial de Saint-Pétersbourg dans les années 1990, les milliers de négatifs des frères Henkin constituent une archive photographique exceptionnelle. Leurs images nous donnent à voir la Russie et l’Allemagne des années 1930. S’ils ont une destinée différente, l’un à Berlin et l’autre à Leningrad, les deux frères partagent une même passion pour la photographie.

Avec une liberté saisissante pour l’époque, ils promènent leurs objectifs dans les lieux de loisirs, de repos et de sport. Ils documentent les manifestations, les fêtes populaires, les promenades dans les parcs. Loin des tensions politiques, de la montée du nazisme et de la Terreur stalinienne, leurs images évoquent une vie quotidienne gaie et active. Sans dissimuler les portraits de Staline ou les croix gammées à Berlin, ils se refusent à la photographie utilitaire ou de propagande.
Ces photographies, souvent joyeuses, sont aujourd’hui chargées d’un sens particulier. On y perçoit l’aveuglement des foules, mais aussi un indéfectible amour pour la figure humaine et les gens ordinaires.

Les frères Evgeny et Yakov Henkin sont nés à Rostov-sur-le-Don, en Russie, au début du XXe siècle. Après la révolution de 1917, leurs chemins se séparent : l’aîné, Evgeny, part pour Berlin, alors que Yakov s’installe à Leningrad. On connaît peu de chose sur leur vie : après des études d’ingénieur, Evgeny devient musicien, se passionnant pour le thérémine ; Yakov, grand sportif, travaille comme économiste. Les deux frères connaissent une fin tragique : à son retour d’Allemagne, Evgeny est assassiné lors des répressions staliniennes de 1937-1938 ; Yakov est enrôlé dans l’armée et meurt au front, dans les premiers mois de la guerre en 1941.

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A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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