RAYON LIVRES

Vladimir Medvedev : Zahhâk, le roi serpent. Éditions Noir sur Blanc, 2019, 576 pages

Traduit du russe par Emma Lavigne.

Tadjikistan, années 1990. Au lendemain de l’effondrement de l’URSS, la guerre civile plonge le pays dans le chaos.


Un ancien cadre du parti communiste retourne dans les montagnes du Pamir pour y imposer sa loi et convertir les habitants à la culture du pavot. Il porte autour du cou un gigantesque python qui évoque le roi Zahhâk, personnage issu du célèbre Livre des rois du Persan Ferdowsi.


Sept narrateurs prennent tour à tour la parole, forcés de remettre en question leur univers alors que la guerre civile fait rage : Andreï et Zarina, jumeaux âgés de seize ans, de père tadjik et de mère russe, obligés de vivre dans un village de montagne ; leur oncle Djoroub, empreint des traditions des hauts plateaux ; le jeune Karim, naïf et rêveur ; Oleg, journaliste russe qui replace le récit dans son contexte historique ; Davron, ancien officier soviétique, et le cheikh Vahhob, ermite soufi issu du monde séculier.


Medvedev nous fait découvrir le monde très peu connu du Pamir tadjik. Il tisse une généalogie du despotisme et de la terreur, tout en tenant le lecteur en haleine face au destin des différents personnages.

Né dans les années 1940 dans la région du Baïkal, Vladimir Medvedev a déménagé au Tadjikistan dans sa petite enfance et y a passé la plus grande partie de sa vie. Il parle le russe et le tadjik, a mené des recherches ethnographiques dans le pays et suivi de près sa vie politique grâce notamment à sa profession de journaliste. À la fois amoureux du Tadjikistan et érudit, il témoigne dans son premier roman, Zahhâk, le roi serpent, des coutumes et des croyances de la population. Il y retranscrit les chants et les contes qu’il a recueillis sur les hauts plateaux et les met au service d’un récit universel, qui parle avant tout de l’homme face aux vicissitudes de l’Histoire.

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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