RAYON LIVRES

Elena Balzamo : Cinq histoires russes. Editions Noir sur Blanc. Collection Notabilia, 2015

Un retour littéraire et personnel dans notre passé commun à tous.

Quoi de mieux qu’une histoire racontée par la personne qui l’a vécue ? Elena Balzamo nous livre son passé marqué par les peurs et les angoisses de trois générations. Des vies animées par un désir de liberté et brisées par un carcan idéologique. L’auteur grandit en Union soviétique où sa grand-mère, étiquetée « ennemie du peuple », enchaîne séjours en prison et relégations. Son père, désigné comme l’« enfant de l’ennemie du peuple », devient pourtant un scientifique de renom. L’auteur elle-même, malgré une adolescence en apparence heureuse, ressent constamment un malaise et l’envie d’en savoir davantage, de comprendre, ce qui la conduira à étudier les langues, à explorer des mondes nouveaux et insoupçonnés pour ainsi accroître sa liberté intérieure.

« Après cette arrestation eut lieu le mémorable échange entre ma grand-mère et le juge d’instruction.
– Pourquoi cet acharnement ? lui demanda-t-elle. Pensez-vous vraiment qu’après tant d’années de prison, de camp, de relégation, les gens comme moi peuvent encore représenter un danger pour l’État ?

– Un danger, non, lui répondit placidement le juge. Mais les gens de votre espèce ont une mémoire, et c’est de cela que nous ne voulons pas ! »

Elena Balzamo, née à Moscou, vit aujourd’hui en France. Spécialiste des littératures scandinaves et russe, traductrice, essayiste, elle dirige un séminaire de traduction littéraire suédois-français à Paris. Elle a dirigé le Cahier de l’Herne consacré à Strindberg. Elle a reçu le Prix de traduction de l’Académie suédoise 2001 et le Prix Sévigné Étranger 2010-2011.

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

L'AFFICHE