RAYON LIVRES

Yuri Andrukhovych: Radio Nuit. Editions Noir sur Blanc, 17 avril 2025. 432 pages • 25 Euros • 30 CHF

Traduit de l’ukrainien par Iryna Dmytrychyn.

« J’ai toujours rêvé d’écrire un roman qui ait un son », dit Yuri Andrukhovych, qui a passé sa vie à chanter et à donner des concerts avec son groupe à travers l’Europe. Radio Nuit, accompagné d’une bande-son sur un code QR, est ainsi devenu un « roman acoustique ». L’auteur se livre à un feu d’artifice linguistique, se présentant comme un artiste inspiré par la musique, sur fond d’événements politiques en Europe de l’Est. Manifestations pour le climat, début de pandémie, menace grandissante de la Russie : l’incertitude règne, les espoirs vacillent.

Le héros d’Andrukhovych, Joseph Rothsky, a soutenu la révolution ukrainienne comme « pianiste de barricades ». Forcé à l’exil, il gagne sa vie en jouant du piano dans les bars. Dans un hôtel suisse, il est obligé de se produire devant le dictateur qui dirige son pays, mais il lui jette un œuf et le tue accidentellement.

À sa sortie de prison, Rothsky se retire dans les montagnes des Carpates, où il est repéré par les services secrets. Sa fuite le mène en Grèce, avec son corbeau Edgar et son amante Anime. Il finit par créer son émission de radio, « Radio Nuit », depuis une petite île, programmant musique, contes et poésie, pour défier la fureur du monde.

Yuri Andrukhovych est né en 1960 à Ivano-Frankivsk, en Ukraine. Il est considéré comme l’écrivain le plus important de son pays. Ses premiers romans, publiés dans les années 1990, ont radicalement renouvelé la littérature ukrainienne. Chanteur de rock, il a fondé le groupe de performances littéraires Bu-Ba-Bu (Burlesque-Balagan-Bouffonade) ; il écrit des poèmes, des chansons, de la prose, des essais, et traduit de l’allemand et du polonais. Il a reçu de nombreux prix européens, notamment le prix Hanna-Arendt en 2014 et le prix Heine en 2022. Tous ses livres en français ont paru chez Noir sur Blanc. Radio Nuit est son cinquième roman.

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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