RAYON LIVRES

Polina Barskova: Tableaux vivants. Editions Noir sur Blanc, 16 janvier 2025  

Introduction d’Eugene Ostashevsky Traduit du russe par Marianne Gourg-Antuszewicz 192 pages • 20 Euros • 24 CHF

Au théâtre, les tableaux vivants sont des représentations où les acteurs se costument pour faire revivre des scènes historiques. Polina Barskova invoque cette tradition pour aborder les thèmes de la mémoire et de la survie. Venue à la littérature par la poésie, Barskova est également connue comme spécialiste du siège de Leningrad pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est précisément la question de la survie, et ce que cela signifie d’être un survivant, que l’écrivaine explore dans ce bref et éblouissant mélange littéraire.

Dans Tableaux vivants, Barskova écrit avec un humour caustique et un pouvoir d’invention prodigieux sur les traumas passés et présents, historiques et autobiographiques, explorant la manière dont nous faisons face aux expériences qui défient toute compréhension. Elle parle de ses relations avec son père adoptif et son père biologique ; elle parle de sexe, consenti ou non ; de la mort d’un amant ; de Turner et de Picasso ; et, dans le dernier texte, celui qui donne son nom au recueil, elle décrit deux amants qui s’abritent dans le musée de l’Ermitage durant le siège de Leningrad, et qui en viennent lentement, désespérément, à mettre en scène leur propre mort.

Polina Barskova est née en 1976 à Saint-Pétersbourg. Fille de poète, elle a publié ses premiers poèmes à l’âge de 9 ans. Elle vit aux États-Unis depuis 1998, où elle enseigne à l’université de Berkeley. Depuis 1991, elle a publié une douzaine de volumes de poésie ainsi que des essais poétiques. Figure importante de la nouvelle génération d’écrivains russes, féministe et engagée, elle consacre son travail de chercheuse aux poètes du siège de Leningrad.

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

L'AFFICHE