RAYON LIVRES

Mikhaïl Chichkine: La paix ou la guerre. Editions Noir sur Blanc, 11 mai 2023 208 pages • 21,50 Euros • 27 CHF

Réflexions sur le « monde russe ». Traduit de l’allemand par Odile Demange

Ce recueil d’essais est un livre sur la possibilité ou l’impossibilité de se comprendre.

Depuis trente ans qu’il vit en Suisse, exilé de sa langue et de son pays, Mikhaïl Chichkine réfléchit à l’évolution de la Russie et à ses relations avec le reste du monde. Il s’appuie sur sa connaissance de l’histoire russe et soviétique, sur son expérience personnelle et sur les grandes figures culturelles et littéraires. Pourquoi l’Occident et la Russie ne parviennent-ils pas à se comprendre depuis des siècles ? Pourquoi les voyageurs en Russie ont-ils l’impression d’être sur « une autre planète » ? Que signifie « aimer la Russie » ? Pourquoi les révolutions et les tentatives de réformes démocratiques conduisent-elles toutes à une nouvelle dictature ? Est-il toujours possible de croire en la Russie, comme le demandait le poète Tiouttchev ?

Après l’invasion de l’Ukraine en 2022, les textes de Chichkine sur les relations entre la Russie et l’Occident sont d’une grande actualité ; ils posent la question de l’avenir de la Russie, pour son peuple et sur la scène internationale. Suivant le mot d’ordre de Soljenitsyne, l’écrivain appelle à « ne pas vivre dans le mensonge ».

Né à Moscou en 1961, Mikhaïl Chichkine vit en Suisse depuis 1995. Lorsque son roman Deux heures moins dix (Noir sur Blanc, 2012) est récompensé par le prix Bolchaïa Kniga, en 2011, Chichkine devient le seul écrivain à avoir reçu les trois grands prix littéraires de Russie. Tous ses ouvrages sont des best-sellers en Russie. Considéré comme l’un des écrivains les plus importants de la littérature russe contemporaine, Chichkine s’oppose au régime de Poutine depuis l’annexion de la Crimée en 2014. Il publie aujourd’hui des tribunes dans les plus grands journaux internationaux. En 2022, il a reçu le prix Strega Européen.

Notre critique est à lire ici. 

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

L'AFFICHE