RAYON LIVRES

Edouard Kotcherguine: Le baptême des barreaux. Les éditions Noir sur blanc. Lausanne, 2013.

Traduit du russe par Julie Bouvard.

Né dans une famille d’origine polonaise, Édouard est accusé à quatre ans d’être le fils d’« ennemis du peuple » ; il est évacué du blocus de Leningrad et envoyé dans un orphelinat du NKVD près d’Omsk, en Sibérie. En 1945, le petit garçon décide de s’évader pour rejoindre sa mère à Leningrad. Il lui faudra six ans. C’est cet extraordinaire périple en train, seul, dans une URSS marquée par la guerre et le stalinisme, qui nous est raconté dans Le Baptême des barreaux.

Sans jamais verser dans le sentimentalisme, Édouard Kotcherguine évoque avec humour les épisodes et les personnages marquants de son épopée : la rencontre avec Mitiaï l’aveugle, son premier ami ; les haltes dans différents orphelinats, pour passer l’hiver ; le Chinois qui lui apprend l’art du dessin et le Khanty qui lui transmet les secrets du feu… mais aussi les soldats revenant du front, les voleurs qui cherchent à l’embaucher, la faim, le froid, et la prodigieuse entraide en ces temps difficiles.

Récit d’apprentissage, Le Baptême des barreaux forme un tableau vivant de l’URSS, un témoignage exceptionnel sur les années staliniennes.


Georges Nivat parle de ce livre dans son blog.

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

L'AFFICHE