RAYON LIVRES

Boris Pilniak: L’Acajou. Editions Noir sur Blanc. Mise en vente : 16 mai 2024. 112 pages • 18 Euros • 22 CHF  

Traduit du russe par Jacques Catteau. Préface de Jacques Catteau  Collection La Bibliothèque de Dimitri Première édition : L’Âge d’Homme, 1980. Traduction revue et corrigée.  

L’Acajou est sans conteste le chef-d’œuvre de Boris Pilniak. Ce roman révolutionnaire annonce Joyce et Dos Passos : l’intrigue est quasi inexistante, et le sujet ne se dessine qu’une fois la lecture achevée, lorsque les multiples angles de vision indiquent le point de convergence. Au premier abord, L’Acajou apparaît comme un étonnant patchwork romanesque : la Moscovie des fols-en-Christ ; les XVIIIe et XIXe siècles, âge d’or du meuble russe ; l’année 1928 avec sa rage industrielle. Mais ce chaos apparent s’ordonne admirablement grâce à la composition des chapitres peu nombreux et aux échos qui naissent de la juxtaposition des fragments apparemment si peu apparentés. Au final, c’est la transition dans la violence, la fin du monde ancien qui sont illustrés par cette prose incandescente, qui vaudra à son auteur, une décennie plus tard, de disparaître dans les purges staliniennes.

Né en 1894, Boris Pilniak accueille d’abord avec ferveur la révolution. Puis, dans les années 1930, il est amené à haïr l’atmosphère conformiste et oppressive qui s’installe en Russie soviétique. Accusé, en 1937, d’espionnage au profit du Japon, il est arrêté et disparaît. Il sera fusillé, semble-t-il, quelques années plus tard dans l’Oural.

Nos articles à lire ici, en russe et en français. 

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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