RAYON LIVRES

Nana Ekvtimishvili: Le Verger de poires. Editions Noir sur Blanc, 2 novembre 2023, 160 pages • 20 Euros • 25 CHF

Traduit du géorgien par Maïa Varsimashvili-Raphael & Isabelle Ribadeau Dumas.

À Tbilissi, l’« école des idiots », une institution héritée du passé soviétique, accueille des handicapés mentaux et des enfants abandonnés.

Bien qu’elle ait décidé de tuer un jour Vano, le professeur d’histoire, Lela ne se laisse pas dévorer par la haine. À 18 ans, elle est parmi les plus grandes et, tout naturellement, elle endosse le rôle de protectrice, réconfortant les enfants et les encourageant à étudier, afin de quitter au plus vite cet endroit et de commencer une nouvelle vie. C’est ainsi que Lela prend sous son aile le jeune Irakli, qui ne parvient pas à accepter que sa mère ne viendra jamais le chercher. Un jour, un couple d’Américains leur rend visite à l’internat, et le rêve d’un avenir meilleur paraît sur le point de se réaliser…

Avec Lela, une héroïne extraordinaire, Nana Ekvtimishvili dresse le portrait d’une jeunesse qui se révolte et cherche à se libérer des traditions patriarcales, dans cette Géorgie des années 1990, qu’on a aussi appelées les « années sauvages »…

Nana Ekvtimishvili est née à Tbilissi en 1978. Après des études de philosophie, elle se forme à l’écriture de scénarios en Géorgie et en Allemagne. Elle a tourné plusieurs films avec Simon Gross, en particulier Eka et Natia, chronique d’une jeunesse géorgienne, qui a été acclamé comme marquant le début de la nouvelle vague et choisi pour représenter la Géorgie aux Oscars en 2014. Très remarqué à sa parution, traduit dans quinze langues, Le Verger de poires a été sélectionné pour plusieurs prix, notamment le Booker Prize International en 2021 et le Warwick Prize for Women in Translation 2021.

Notre critique est disponible ici, en russe

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

L'AFFICHE