Bookshelf

Elena Kostioutchenko: Russie, mon pays bien aimé. 8 février 2024; 400 pages • 24 Euros • 30 CHF

Traduit du russe par Emma Lavigne et Anne-Marie Tatsis-Botton

Être journaliste, c’est dire la vérité. Avec Russie, mon pays bien-aimé, Elena Kostioutchenko documente son pays, tel qu’il est vécu par celles et ceux qu’il efface systématiquement, par exemple les filles de la campagne recrutées comme travailleuses du sexe, les personnes queer des provinces éloignées, les patientes et les médecins d’une maternité ukrainienne – et les journalistes, dont elle fait partie. Cet ouvrage est le portrait singulier d’une nation, et celui d’une jeune femme qui refuse de garder le silence. En mars 2022, alors qu’elle est reporter pour Novaïa Gazeta, l’un des derniers journaux russes indépendants, Kostioutchenko se rend en Ukraine pour couvrir la guerre. Elle se donne pour mission d’informer les Russes sur les horreurs que Poutine commet en leur nom. Elle sait dès le début que si elle retourne dans son pays, elle risque d’être condamnée à quinze ans de prison, sinon pire. Portée par la conviction que la plus grande forme d’amour et de patriotisme est la critique, elle continue à écrire, nullement découragée, les yeux grands ouverts.

Elena Kostioutchenko est née à Iaroslavl, en Russie, en 1987, dans une famille pauvre. Elle commence à travailler à l’âge de 9 ans, en faisant des ménages.

À 14 ans, elle découvre le travail d’Anna Politkovskaïa sur la Tchétchénie et devient journaliste. Pendant dix-sept ans, elle écrit des reportages pour Novaïa Gazeta, le principal journal indépendant du pays. En 2011, elle fait son coming out dans un post qui fait scandale en Russie, « Pourquoi je vais à la Gay Pride ».

Au printemps 2022, suite aux reportages réalisés en Ukraine, Novaïa Gazeta est interdit, et Kostioutchenko renonce à rentrer en Russie. En automne 2022, elle réchappe à une tentative d’empoisonnement en Allemagne. Lauréate du Prix européen de la presse, du Gerd Bucerius Award et du Prix Paul Klebnikov, elle est l’autrice de plusieurs livres et pièces de théâtre.

Notre texte à lire ici

About the author

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky grew up in Moscow where she obtained a master's degree in journalism and a doctorate in history from Moscow State University. After 13 years at UNESCO, in Paris and then in Geneva, and having served as director of communications at Green Cross International founded by Mikhail Gorbachev, she developed NashaGazeta.ch, the first online Russian-language daily newspaper, launched in 2007.

In 2022, she found herself among those who, according to Le Temps editorial board, "significantly contributed to the success of French-speaking Switzerland," thus appearing among opinion makers and economic, political, scientific and cultural leaders: the Forum of 100.

After 18 years leading NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky decided to return to her roots and focus on what truly fascinates her: culture in all its diversity. This decision took the form of this trilingual cultural blog (Russian, English, French) born in the heart of Europe – in Switzerland, her adopted country, the country distinguished by its multiculturalism and multilingualism.

Nadia Sikorsky does not present herself as a "Russian voice," but as the voice of a European of Russian origin (more than 35 years in Europe, 25 years spent in Switzerland) with the benefit of more than 30 years of professional experience in the cultural world at the international level. She positions herself as a cultural mediator between Russian and European traditions; the title of the blog, "The Russian Accent," captures this essence – the accent being not a linguistic barrier, not a political position but a distinctive cultural imprint in the European context.

Events