RAYON LIVRES

Sacha Filipenko: Kremulator. Editions Noir sur Blanc, Lausanne, janvier 2024, 208 pages • 21,50 Euros • 26 CHF

Traduit du russe par Marina Skalova. Préface de l’auteur

En 1941, le directeur du crématorium de Moscou, Piotr Nesterenko, est arrêté. Il sait mieux que personne ce qui arrive aux victimes des Grandes Purges staliniennes. Opposants, espions présumés, anciens héros de la révolution, tous victimes des répressions – il les a tous incinérés. Au fil des interrogatoires successifs, il doit répondre de sa vie tumultueuse : officier de l’Armée blanche qui a fui les bolcheviks jusqu’en Ukraine, survivant d’un accident d’avion, émigré à Istanbul puis à Paris, amoureux fidèle à la passion de sa jeunesse... Un jeu du chat et de la souris commence entre le prisonnier et son commissaire-enquêteur, brouillant les cartes entre le bourreau et la victime, la justice et le mensonge, le bien et le mal.

Sacha Filipenko entrelace avec virtuosité les documents historiques et la fiction ; maniant une ironie glaçante, il raconte une histoire macabre, folle et fascinante, depuis l’intérieur d’un État totalitaire.

Sacha Filipenko, né à Minsk en 1984, est un écrivain biélorusse d’expression russe. Après une formation en musique classique, il étudie la littérature à Saint-Pétersbourg. Il travaille comme journaliste et scénariste, notamment pour des émissions satiriques de la chaîne de télévision indépendante Dojd’. Il a publié quatre romans en français : Croix rouges, La Traque (Syrtes, 2018 et 2020), Un fils perdu et Kremulator (Noir sur Blanc, 2022 et 2024). Opposant à Loukachenko et à Poutine, Sacha Filipenko a dû quitter la Russie en 2020 et vit aujourd’hui en Suisse.

Article de Nasha Gazeta à lire ici, en russe  et ici en français.

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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