RAYON LIVRES

Mikhaïl Prichvine: Le Pèlerin noir et autres récits. Editions Noir sur Blanc, 2 novembre 2022. 360 pages • 23 Euros • 29 CHF

Traduit du russe et préfacé par Yves Gauthier. Collection La bibliothèque de Dimitri. Inédit

Dans la mémoire russe, Prichvine est l’écrivain de la nature. Mais il est aussi philosophe à la manière de Thoreau, voyageur, témoin de son temps (il rappelle Gide par ses engagements et ses désillusions), diariste (la publication posthume de son journal intime secret révélera une figure séditieuse et tragique). Notre édition, constituée de trois textes de Prichvine, met en lumière la richesse de l’auteur, dernier enfant de l’Âge d’argent.

Récit magnifiant la taïga de l’Extrême-Orient russe, Ginseng est une allégorie osée de l’amour. Le Pèlerin noir est un récit de voyage chez les nomades d’Asie centrale où le danger est sublimé en poésie. Le Calice d’ici-bas nous emmène dans la Russie profonde des premières années de la Révolution russe. C’est un texte réaliste, porté par une inspiration quasi nietzschéenne, fantastique et même biblique, au point que l’instituteur au centre du récit se confond avec l’image du Christ. Un florilège d’extraits de son journal intime – mis en regard avec les œuvres concernées – transporte le lecteur dans le monde intérieur de Prichvine tout en éclairant les chemins secrets qui le menèrent de la vie à la création littéraire.

Mikhaïl Prichvine (1873-1954), né en 1873 à Krouchtchevo et mort en 1954 à Moscou, est un écrivain russe et soviétique. Diplômé en agronomie, il travaille comme journaliste militaire durant la Première Guerre mondiale. Après la guerre, il est employé en tant que publiciste, puis comme professeur à la campagne. Les œuvres de Prichvine sont pleines de poésie, d’une exceptionnelle finesse d’observation, et de descriptions de la nature. Ses œuvres ont été traduites en de nombreuses langues et sont devenues une partie du patrimoine de la littérature pour enfants de l’Union soviétique.

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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