RAYON LIVRES

Yuri Andrukhovych: Lexique de mes villes intimes. Guide de géopoétique et de cosmopolitique. Editions Noir sur Blanc, 2021, 352 pages, 24 Euros / 28 CHF

Traduit de l’ukrainien par Iryna Dmytrychyn

« L’auteur s’est tellement égaré dans les chemins de traverse entre le réel et l’imaginaire, qu’il prend le parti de prévenir que tous les protagonistes sont le fruit de son imagination, de même que toutes les histoires, les situations et, d’ailleurs, les villes de ce livre. » Le ton est donné : le Lexique de Yuri Andrukhovych fait le portrait de 44 villes réelles à travers le monde, qui sont vues par le prisme de son imaginaire débridé et malicieux. À l’affût des situations absurdes et des personnages les plus atypiques, l’auteur nous emmène dans un voyage improbable qui passe par Minsk, Kyiv, Odessa, Detroit, Strasbourg, Lausanne, Drohobytch, Berlin…

Né en URSS, Yuri Andrukhovych a grandi dans un pays en plein bouleversement, entre l’Est et l’Ouest, et nous rapporte ici sa vision des grands événements de l’histoire des XXe et XXIe siècles : l’extermination des Juifs de Lviv, le printemps de Prague, la guerre froide et les relations avec Moscou, la catastrophe de Tchernobyl, les barricades du Maïdan à Kyiv (sur lesquelles il s’est battu)… Tout cela, avec un grand humour et une volonté de ne pas tout à fait se prendre au sérieux.

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Né en 1960 à Ivano-Frankivsk, en Ukraine occidentale, Yuri Andrukhovych est l’une des figures les plus populaires de la littérature ukrainienne contemporaine. Poète, essayiste, romancier, il a fondé le groupe de performances littéraires Bu-Ba-Bu (Burlesque-Balagan-Bouffonade). Traduit dans vingt langues, il est publié en français aux Éditions Noir sur Blanc. Il est l’auteur de l’essai « Remix centre-européen » dans l’ouvrage Mon Europe, coécrit avec Andrzej Stasiuk (2004), et des romans Moscoviada (2007), Douze cercles (2009) et Perversion (2015). Yuri Andrukhovych a reçu le prix Hanna Arendt en 2014.

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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