RAYON LIVRES

Joseph Czapski: Terre inhumaine. Editions Noir sur Blanc, octobre 2020, 448 pages, 23 Euros /29 CHF

Traduit du polonais par Maria Adela Bohomolec. Collection La bibliothèque de Dimitri. Première parution : L’Âge d’Homme, 1978 Préface de Timothy Snyder Texte inédit : « Le récit de Witold »

En 1941, lorsque l’Allemagne envahit l’URSS, des dizaines de milliers de Polonais sont libérés des camps de prisonniers soviétiques et autorisés à rejoindre l’armée polonaise formée dans le sud du pays. Le peintre et officier de réserve Joseph Czapski est l’un des survivants de ce périple meurtrier. Parvenu à destination, il est chargé par le général Anders, commandant en chef de l’armée polonaise, d’accueillir les nouvelles recrues et d’enquêter sur la disparition de milliers d’officiers. Bloqué à tous les échelons par les autorités soviétiques, Czapski ignore en effet qu’en avril 1940, ils ont quasiment tous été abattus dans la forêt de Katyń. Le récit de Czapski sur les années qui ont suivi sa libération du camp, la formation de l’armée polonaise et son périple en Asie centrale, au Moyen-Orient et sur le front italien, représente un témoignage capital sur les souffrances des Polonais en URSS. L’auteur y mêle des portraits de ses compagnons, des réflexions philosophiques ainsi que le récit de ses rencontres avec de grandes figures littéraires, dont Anna Akhmatova.

Né à Prague en 1896 dans une famille austro-polonaise, Joseph Czapski est un artiste, peintre, écrivain et essayiste, et l’un des rares survivants du massacre de Katyń. Installé à Maisons-Laffitte, près de Paris, à partir de 1945, il participe à la fondation de la revue littéraire phare de l’émigration polonaise, Kultura. Il décède en 1993.

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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