RAYON LIVRES

Mikhaïl Chichkine : Le Manteau à martingale. Et autres textes. Editions Noir sur Blanc, 2020. 224 pages, 21 Euros/26 CHF

Traduit du russe par Maud Mabillard/Préface de Paul Nizon

Le Manteau à martingale se compose de douze textes dans lesquels Mikhaïl Chichkine aborde de nombreux thèmes : l’importance du mot et de la littérature ; l’amour pour ses enfants ; les malentendus avec sa mère ; la violence de la société russe dans laquelle il a grandi ; le destin de l’écrivain ; le rapport au temps… Certains écrits sont aussi consacrés à des écrivains, en particulier Robert Walser, pour lequel il éprouve une profonde admiration, ainsi que Vladimir Nabokov.

Mikhaïl Chichkine explore également les relations entre la Suisse et la Russie, réfléchissant à sa propre condition d’écrivain russe exilé et tenu loin de sa langue maternelle. Il relate des épisodes peu connus de l’histoire suisse, comme celui des soldats soviétiques internés pendant la guerre et rapatriés en URSS en 1945, ou la vie de la révolutionnaire Lydia Kotchetkova et son mariage raté avec un médecin zurichois.


Chaque récit est le morceau d’un tout, semblable à un puzzle littéraire ; mais le héros principal, dans l’œuvre de Chichkine, et tout particulièrement dans sa prose courte, reste toujours le mot.

Né en Russie en 1961, Mikhaïl Chichkine a suivi des études d’anglais et d’allemand à l’École normale supérieure de Moscou. Il s’installe en Suisse en 1995. En 2000, il obtient le Booker Prize russe pour son roman La Prise d’Izmaïl (Fayard, 2003), ce qui le place d’emblée au premier rang des auteurs russes contemporains. Il a aussi publié Dans les pas de Byron et Tolstoï (Noir sur Blanc, 2005), prix du Meilleur Livre étranger (catégorie essais) ; La Suisse russe (Fayard, 2007) ; Le Cheveu de Vénus (Fayard, 2007), qui a reçu les prix National Best-Seller et Bolchaïa Kniga en 2006. Ce dernier prix lui est à nouveau décerné en 2011 pour Deux heures moins dix (Noir sur Blanc, 2012), roman qui a connu un immense succès en Russie.

Nasha Gazeta sur Mikhaïl Chichkine:

https://nashagazeta.ch/news/les-gens-de-chez-nous/mihail-shishkin-boris-akunin-vremya-ubezhdat

https://nashagazeta.ch/news/11929

https://nashagazeta.ch/news/10675

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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