RAYON LIVRES

Alexandre Grine : L’Attrapeur de rats. Éditions Noir sur Blanc, 2019, 96 pages, 11 Euros/ 13,50 CHF

Traduit du russe par Paul Castaing (Traduction revue et corrigée), préface de Paul Castaing. Première édition : 1972. Collection « La bibliothèque de Dimitri ».

Petrograd 1924. La population est exsangue, la ville livrée à la misère. Dans cette atmosphère apocalyptique erre un personnage, le reflet de l’auteur. Dans le labyrinthe de la Banque centrale abandonnée où il a trouvé refuge, vestige d’une bureaucratie absurde envahie de livres de comptes et de factures diverses, une mystérieuse assemblée veut sa mort. Quelle est cette caste qui, au milieu de la misère, peut s’offrir du vin et des mets délicats ? Qui sont ces rats, dévorés par les passions les plus viles, qui vivent sur le dos du peuple agonisant ? Et le sage vieillard, l’Attrapeur de rats, saura-t-il préserver l’humanité de la peste, ou d’une affection plus pernicieuse encore ? Une allégorie cauchemardesque de l’utopie totalitaire.

Tour à tour apprenti matelot, vagabond, chercheur d’or, bûcheron, flotteur de bois, soldat, déserteur et révolutionnaire, Alexandre Grine (1880-1932) connut la misère la plus noire, la faim, l’exil et la prison. Autodidacte, nourri de littérature populaire, riche d’une étrange érudition construite au hasard de ses lectures, de ses rencontres et de ses voyages, il finit, vers 1905, par se consacrer exclusivement à la littérature, s’imposant peu à peu parmi les auteurs les plus singuliers du XXe siècle.

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A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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