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Elena Tchijova : "Le Temps des femmes", Editions Noir sur Blanc, 2014

Traduit du russe par Marianne Gourg.

« Grand-mère Evdokia a une odeur douce et sèche. On se serre contre elle et on n’a pas peur. Ça ne fait rien que je sois seule. Je les rejoindrai dans l’autre monde. »

Le Temps des femmes, roman à cinq voix, se passe dans la Russie totalitaire des années 1960, dans la ville de Leningrad encore marquée par le terrible siège qu’elle a subi pendant la guerre. Sofia, une petite fille muette de sept ans, dessine à longueur de journée le monde qui l’entoure. Sa mère Antonina est ouvrière dans une usine. Trois vieilles, Evdokia, Glikeria et Ariadna, accueillent Sofia et Antonina dans leur appartement communautaire. Elles jouent le rôle de grands-mères pour Sofia, à laquelle elles transmettent les valeurs de la Russie d’autrefois. Le roman raconte le quotidien de ces femmes dans la ville de Leningrad – les files d’attente pour la nourriture, la cuisson des pommes de terre, les lessives interminables, tout en convoquant, à travers les yeux de l’enfant, la poésie populaire et le merveilleux.

Dans Le Temps des femmes, où les personnages masculins ne sont que des figures lointaines, Elena Tchijova rend hommage aux femmes russes, à leur courage et à leur dignité, qui transparaissent sur leurs visages, dans leurs gestes et dans leur silencieuse résistance à l’oppression.
 
Ils en parlent…


•    « Au-delà des tragédies du petit peuple russe, qui surgissent au gré des pages, Elena Tchijova nous entraîne dans un fascinant huis clos féminin à la délicate alchimie, entre gravité et facéties, réalisme et métaphores. Du grand art. » Marianne Payot. L’Express.

•    « Alternant les descriptions au réalisme cru et l’inquiétante étrangeté du conte, Elena Tchijova rend un hommage plein d’humanité aux femmes russes qui, malgré les vicissitudes de l’histoire et ses coups du sort, gardent la tête haute. »  Stéphanie Dupays. Le Monde.

•    « On voit les années Khrouchtchev s’éterniser, les artistes dissidents émigrer, puis s’effondrer l’Union soviétique. Et, toujours, les femmes organiser survie et résistance. Un beau roman choral russe mystique et réaliste à la fois. » Isabelle Falconnier. L’Hebdo.


Née en 1957 à Leningrad, Elena Tchijova se consacre à l’écriture depuis la fin des années 1990. Auteur de plusieurs romans, très populaires en Russie, elle dirige le PEN club de Saint-Pétersbourg et est rédactrice en chef de la revue Vsemirnoe Slovo. En 2009, Le Temps des femmes reçoit le prestigieux Booker Prize russe. Le roman est adapté en 2011 pour le théâtre et reçoit un bel accueil du public. Elena Tchijova vit aujourd’hui avec sa famille à Saint-Pétersbourg.
 

About the author

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky grew up in Moscow where she obtained a master's degree in journalism and a doctorate in history from Moscow State University. After 13 years at UNESCO, in Paris and then in Geneva, and having served as director of communications at Green Cross International founded by Mikhail Gorbachev, she developed NashaGazeta.ch, the first online Russian-language daily newspaper, launched in 2007.

In 2022, she found herself among those who, according to Le Temps editorial board, "significantly contributed to the success of French-speaking Switzerland," thus appearing among opinion makers and economic, political, scientific and cultural leaders: the Forum of 100.

After 18 years leading NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky decided to return to her roots and focus on what truly fascinates her: culture in all its diversity. This decision took the form of this trilingual cultural blog (Russian, English, French) born in the heart of Europe – in Switzerland, her adopted country, the country distinguished by its multiculturalism and multilingualism.

Nadia Sikorsky does not present herself as a "Russian voice," but as the voice of a European of Russian origin (more than 35 years in Europe, 25 years spent in Switzerland) with the benefit of more than 30 years of professional experience in the cultural world at the international level. She positions herself as a cultural mediator between Russian and European traditions; the title of the blog, "The Russian Accent," captures this essence – the accent being not a linguistic barrier, not a political position but a distinctive cultural imprint in the European context.

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