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Boris Akounine et Grigori Tchkhartichvili: "Histoires de cimetières" (1999-2004), Editions Noir sur Blanc, 2013

Traduit du russe par Paul Lequesne. Titre original "Кладбищенские истории" (2004).

Pour Boris Akounine et son double, les morts peuplent autant les villes que les vivants, par leur nombre comme par leur présence silencieuse. C’est particulièrement vrai pour les villes anciennes, Rome ou Jérusalem… Dans les cimetières, le temps devient palpable, le passé est à portée de main, l’imagination s’envole lorsque le promeneur déchiffre les épitaphes des monuments funéraires.

Avec beaucoup d’humour et un plaisir évident, Boris Akounine nous emmène en promenade dans six nécropoles anciennes, de Moscou (cimetière Donskoï) à Paris (Père-Lachaise), de Londres (Highgate) à New York (Green-Wood), en passant par Jérusalem (mont des Oliviers) et Yokohama (Cimetière étranger).

Dans chaque cimetière, Grigori Tchkhartichvili décrit les lieux et en relève les curiosités, tandis que Boris Akounine nous épouvante délicieusement avec des histoires de fantômes, de trésors cachés et de mystères inavouables, s’incarnant dans des figures historiques telles que la cruelle Saltytchikha, qui n’avait rien à envier au marquis de Sade, un Karl Marx transformé en vampire ou l’écrivain Oscar Wilde.

Ce beau livre illustré de photographies et dessins a été écrit par une seule personne, mais il a deux auteurs : l’essayiste Grigori Tchkhartichvili et son alter ego, le romancier Boris Akounine. Le premier présente six nécropoles anciennes; le second nous entraîne avec délices dans des histoires de cimetières mettant en scène la cruelle dame Saltytchikha, le vampire Karl Marx, Oscar Wilde et le détective Éraste Fandorine, le personnage préféré du romancier Akounine.

Boris Akounine, de son vrai nom Grigori Tchkhartichvili, né d’un père géorgien, vit et travaille à Moscou. Son pseudonyme vient du mot japonais akunin, qui signifie bandit, ou mauvais garçon. Après des études d’orientaliste, Akounine devient traducteur littéraire, notamment du japonais, essayiste (L’Écrivain et le Suicide, paru en 1999), et romancier. Il a dirigé la prestigieuse revue littéraire Innostrannaïa literatoura de 1993 à 2000, date à laquelle le succès de ses romans le pousse à quitter la revue.

Grande star de la littérature policière, auteur des séries « Éraste Fandorine » et « Sœur Pélagie », récompensé par d’innombrables prix, lu dans le monde entier, Boris Akounine est également une des figures de proue de l’opposition à Poutine.

About the author

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky grew up in Moscow where she obtained a master's degree in journalism and a doctorate in history from Moscow State University. After 13 years at UNESCO, in Paris and then in Geneva, and having served as director of communications at Green Cross International founded by Mikhail Gorbachev, she developed NashaGazeta.ch, the first online Russian-language daily newspaper, launched in 2007.

In 2022, she found herself among those who, according to Le Temps editorial board, "significantly contributed to the success of French-speaking Switzerland," thus appearing among opinion makers and economic, political, scientific and cultural leaders: the Forum of 100.

After 18 years leading NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky decided to return to her roots and focus on what truly fascinates her: culture in all its diversity. This decision took the form of this trilingual cultural blog (Russian, English, French) born in the heart of Europe – in Switzerland, her adopted country, the country distinguished by its multiculturalism and multilingualism.

Nadia Sikorsky does not present herself as a "Russian voice," but as the voice of a European of Russian origin (more than 35 years in Europe, 25 years spent in Switzerland) with the benefit of more than 30 years of professional experience in the cultural world at the international level. She positions herself as a cultural mediator between Russian and European traditions; the title of the blog, "The Russian Accent," captures this essence – the accent being not a linguistic barrier, not a political position but a distinctive cultural imprint in the European context.

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