RAYON LIVRES

Pierre Pascal : Journal de Russie 1928-1929, Les Editions Noir sur Blanc, 2014

En coédition avec les éditions Rue d'Ulm

« Comment l’officier courageux, deux fois blessé au front, détaché dès 1916 à la Mission militaire en Russie, comment l’ancien major de l’École Normale Supérieure, agrégé de lettres, l’intellectuel catholique qui rêvait d’unir les Églises, a-t-il pu adhérer au bolchevisme et, bien pis, le servir ? »

C’est bien là tout le mystère de Pierre Pascal, que Jacques Catteau soulève dans sa préface au Journal. En 1918, l’« entrée en communisme » de Pascal provoque un scandale en France ; puis, peu à peu, on l’oublie, jusqu’à son retour à Paris en 1933. Homme discret, moraliste, rebelle à toute discipline politique, Pascal devient professeur à la Sorbonne et traducteur du russe. Il refuse de partager publiquement son expérience de l’URSS, et ce n’est qu’en 1975 que paraît le premier volume de ses carnets. Mon Journal de Russie recouvre la période de 1916 à 1927 et constitue un témoignage exceptionnel sur l’expérience soviétique, vécue de l’intérieur. Il prend vite la dimension d’un livre culte pour les historiens et tous ceux qui s’intéressent à la Russie.

Le Journal de Russie 1928-1929 est un document rare sur les premières années du stalinisme, qui s’attache à dénoncer le mensonge permanent du régime. Son édition a été préparée par Jacques Catteau, élève et ami de Pierre Pascal, avec la collaboration de Sophie Cœuré et Julie Bouvard.

Document exceptionnel pour comprendre l’Union soviétique, le Journal de Russie 1928-1929 aborde les thèmes de l’engagement politique et des rapports entre l’orthodoxie et le catholicisme ; il décrit la vie quotidienne à Moscou dans les années 1920. Témoignant des premières fissures dans la foi de Pierre Pascal en l’idéologie communiste, cette « chronique d’une Révolution dénaturée » livre un réquisitoire contre le pouvoir stalinien et ses dérives totalitaires.

Agrégé de lettres, Pierre Pascal arrive en Russie en 1916. Il y restera jusqu’en 1933, après avoir fait le choix, malgré sa foi chrétienne et la réprobation de la France, d’« entrer en communisme ». Beau-frère de Victor Serge, ami de Boris Souvarine, il devient collaborateur de l’Internationale communiste et du commissariat du peuple aux Affaires étrangères, ainsi que le traducteur de Lénine. À son retour en France, il s’affirme comme le maître des études slaves, traduisant les grandes œuvres de la littérature russe, veillant discrètement à la publication de Pasternak et Soljenitsyne, et s’engageant dans un demi-siècle de combats antitotalitaires, jusqu’à sa mort en 1983.

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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