L’accent russe | Le blog de Nadia Sikorsky

« Le Roman de Londres », bien russe

Arrivée à certain âge, il est rare de faire des découvertes positives mais alors combien sont-elles plus agréables ! Parmi les dernières du genre, citons le roman de l’écrivain serbe Miloš Tsernianski, réédité par Les Éditions Noir sur Blanc, à Lausanne, presque trente ans après la première parution en français, due au feu Vladimir Dimitrijevic, dans la traduction de Vladimir Popović ?

 « Que la noble fureur se déchaîne » ? 

Ce sont-là les paroles du chant Sviachtchennaïa Voïna, ou « Guerre sacrée », l'un des plus célèbres chants de la Grande Guerre patriotique (1941-1945) en Union soviétique. Écrites par le poète Vassili Lebedev-Koumatch, ces paroles ont été publiées le 24 juin 1941 par les journaux Krasnaïa Zvezda et Izvestia, soit à peine deux jours après l'attaque allemande.

Le cadeau du Tsar, recyclé à Genève

Les périodes historiques se succèdent, mais une chose reste inchangée – l’amour des Russes aisés pour les objets beaux, exclusifs et chers de la haute joaillerie et de la haute horlogerie. C’est la raison pour laquelle les belles pièces prévues à leur intention affluent dans les ventes aux enchères. Ces objets ont été créés à différentes époques et cherchent aujourd’hui de nouveaux propriétaires. Quelques-uns des lots qui seront présentés aux traditionnelles enchères « russes » de décembre, chez Piguet – Hôtel des Ventes Genève, l’illustrent parfaitement.

A la mémoire de Pedro Kranz (1938-2020)

« Il y a des gens irremplaçables. Mais surtout il n’est plus là celui vers qui je pouvais toujours me tourner pour trouver conseil et soutien », - telle a été la réaction spontanée de Galina Logutenko, directrice adjointe de la Philharmonie de Saint-Pétersbourg, à qui j’ai annoncé la triste nouvelle. « Je l’aimais beaucoup et je suis très triste », a réagi le pianiste Evgeny Kissin, qui collaborait depuis vingt ans avec Pedro Kranz. « Mes condoléances à nous tous », m’écrit un autre pianiste russe, Nikolaï Lugansky. La même chose du côté de la Suisse.

Kaliningrad, le miroir éclaté de l’Europe

Selon le récent sondage réalisé par Sotomo pour le compte de la SSR, la deuxième vague de Covid-19 a déclenché dans la population un coup de blues bien plus important que la première. Les mesures restreignant la liberté de mouvement personnelle restent, globalement, notre principale préoccupation. La plupart d’entre nous avons manqué les vacances d’été, puis celles d’octobre et quant à la période de Noël et Nouvel-An rien n’est plus qu’incertain. Nous rêvons de voyages !

Y a-t-il encore de la place pour les idéalistes ?

 J’ai récemment donné mon premier séminaire, en anglais, aux étudiants de la Geneva School of Diplomacy, une institution privée située dans le quartier de l’ONU et autres organisations internationales, préparant justement les cadres à leur intention.

Un prof décapité, un monde décapité

Je ne peux pas rester silencieuse face à la nouvelle que j’ai appris en me levant ce samedi maussade, ce samedi du 21 siècle. Le siècle d’une avancée technologique sans précèdent mais clairement pas celui de(s) Lumière(s). Car il est bien sombre, notre siècle, et pas qu’à cause du Covid-19. 

Le temps de Czapski

Me voilà plongée depuis plusieurs semaines dans le monde de Józef Czapski, un homme au destin exceptionnel : humaniste, peintre, écrivain, véritable témoin de son époque. Un Homme avec un H très présent actuellement. La Fondation Jan Michalski à Montricher expose  (jusqu’au 17 janvier 2021) ses journaux intimes et ses peintures alors que les Éditions Noir sur Blanc annoncent la publication de deux livres le concernant. On serait presque tenté d’imaginer qu’esquisses et tableaux en seraient les illustrations.

Ni drame, ni farce

 Il faut vraiment être fan d’opéra pour aller se balader à Zurich par un beau dimanche et assister, masqué, à un « Boris Godounov » pendant quatre heures. Mais, moi, justement, j’aime l’opéra, et celui-ci je le connais par cœur, l’ayant vu plein de fois, dont la première fois au Théâtre Bolshoï à Moscou. Je devais avoir 7-8 ans et je m’en souviens comme si c’était hier. Il est évident que le spectacle zurichois ne restera pas gravé dans ma mémoire. Le débat sur la transposition ou non des opéras est un débat éternel chez les mélomanes. Quant à moi, je suis partagée..

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

L'AFFICHE