RAYON LIVRES

Mikhaïl Ossorguine : Une rue à Moscou. Editions Noir sur Blanc, mars 2024, 192 pages 19,50 Euros • 30 CHF

Traduit du russe par Léo Lack. Collection La Bibliothèque de Dimitri Première édition : L’Âge d’Homme, 1973 Traduction revue et corrigée

Sivtsev Vrajek, une paisible rue de Moscou où habitent un vieil ornithologue et sa petite-fille Tanioucha, autour de laquelle vont se nouer les destins d’hommes pris dans la Grande Guerre et la révolution de 1917. Un pianiste familier des lieux, Edouard Lvovitch, y joue un soir une étrange composition, l’Opus 37, une page terrible, « criminelle, inadmissible », comme dictée par l’époque à son génie. Les derniers accords plaqués, il écoute : le sens du chaos est né. Tel est ce livre : une partition terrible, inadmissible, puissante. Au départ, le cercle intime des amis, un admirable couple de vieillards et leur petite-fille dans laquelle s’éveille la femme, et puis, de par le monde, le cheminement secret de la destruction, comme l’écho pressenti du carnage de la guerre et de la révolution. Le cri devant la mort est viscéral, et pourtant, comme en sourdine, monte un immense hymne à la vie belle, fraîche, ténue et tenace. Quand le livre s’achève, le sombre final de l’Opus 37 est dépassé : la vie renaît dans le chaos.

Mikhaïl Ossorguine (1878-1942) est un écrivain, journaliste et essayiste russe. Après avoir participé à la révolution en 1905, il est expulsé d’URSS en 1922 par Lénine avec cent cinquante autres intellectuels russes. Il s’installe en France, où il écrit son œuvre littéraire marquée par la nostalgie d’un pays perdu.

Lire notre critique en français et en russe

A propos de l’auteur

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’Université d’État de Moscou. Après 13 ans passés au sein de l’Unesco, à Paris puis à Genève, et avoir exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, premier quotidien russophone en ligne, lancé en 2007.

En 2022, elle s’est trouvée parmi celles et ceux qui, selon la rédaction du Temps, ont « sensiblement contribué au succès de la Suisse romande », figurant donc parmi les faiseurs d’opinion et leaders économiques, politiques, scientifiques et culturels : le Forum des 100.

Après 18 ans en charge de NashaGazeta.ch, Nadia Sikorsky a décidé de revenir à ses sources et de se concentrer sur ce qui la passionne vraiment : la culture dans toute sa diversité. Cette décision a pris la forme de ce blog culturel trilingue (russe, anglais, français) né au cœur de l’Europe – en Suisse, donc, son pays d’adoption, le pays qui se distingue par son multiculturalisme et son multilinguisme.

Nadia Sikorsky ne se présente pas comme une "voix russe", mais comme une voix d’Européenne d'origine russe (plus de 35 ans en Europe, passés 25 ans en Suisse) au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience professionnelle dans le monde culturel – ceci au niveau international. Elle se positionne comme médiatrice culturelle entre les traditions russes et européennes ; le titre de sa chronique, "L'accent russe", capture cette essence – l’accent n’étant pas une barrière linguistique, ni un positionnement politique mais une empreinte culturelle distinctive dans le contexte européen.

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